27.
Correspondance (I)
Première lettre à Alice :
« Chère Alice,
Tu es merveilleuse. Je ne vois pas pourquoi, sous prétexte que tu t’appelles Alice, personne ne pourrait te dire que tu es une merveille.
J’ai la tête qui tourne. On devrait interdire aux femmes comme toi de se rendre aux enterrements de mes grand-mères. Pardon pour ce petit mot. C’était ma seule chance de rester près de toi ce week-end,
Marc. »
Aucune réponse.
Seconde lettre à Alice :
« Alice,
Dis donc, tu ne serais pas la femme de ma vie, toi, tout de même ?
Tu dis que tu as peur. Et moi, alors, qu’est-ce que je devrais dire ? Tu crois que je joue alors que je n’ai jamais été plus sérieux.
Je ne sais pas quoi faire. Je voudrais te voir mais je sais qu’il ne faut pas. Hier soir j’ai accompli mon devoir conjugal en pensant à toi. C’est ignoble. Tu as dérangé ma vie, je ne veux pas déranger la tienne. Ceci sera ma dernière lettre mais je ne t’oublierai pas tout de suite.
Marc. »
Post-scriptum : « Quand on ment, qu’on dit à une femme qu’on l’aime, on peut croire qu’on ment, mais quelque chose nous a poussé à le lui dire, par conséquent c’est vrai. » (Raymond Radiguet)
Aucune réponse. Ce ne fut pas ma dernière lettre.